Will Oldham est un auteur, compositeur, interprète
et acteur américain né le 24 décembre 1970
à Louisville, dans le Kentucky. Au risque de navrer Will Oldham dans sa démarche
intellectuelle, d’une accumulation quasi névrotique de
pseudonymes, force est de constater que I See a Darkness,
deuxième album paru sous l’étiquette de Bonnie «
Prince » Billy, ne contraste pas franchement avec les
productions antérieures du garçon du Kentucky.
L’acidité, voire la rudesse (peut-être héritées
de séjours prolongés dans des contrées
inhospitalières, telles les Appalaches), règnent toujours
en maîtresses, dans des histoires sombres, et funestes.
L’orchestration campe également dans ses brisées
usuelles (même si l’on peut relever ici ou là quelques
influences de la culture celte), donc dans le plus parfait dénuement
d’une solitude acoustique, d’instruments en charge d’un maximum
de sens avec un minimum d’effets, élevant le dégraissage
et la paupérisation à la hauteur d’un style de
vie. Quant au chant, il reste désolé et digne, tel
le fleuron d’un pessimiste actif, sachant qu’il court à
sa propre perte, mais néanmoins désireux de nous
conter le monde, tel qu’il va (mal), plus comme acteur, que simple
observateur. De ce point de vue, Billy ne nous raconte pas l’enfer,
il est en enfer. En fleurons du programme, « Death To Everyone » et «
Nomadic Revery (All Around) », encadrent certainement l’une des plus belles compositions
du monsieur, cet I See
a Darkness qui ira jusqu’à
séduire Johnny Cash. L’un des sommets de l’œuvre d’Oldham,
et un album indispensable à la bonne compréhension
de ce nouveau folklore américain. (Christian Larrède - 2012 Music Story)
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