Duo allemand,
qui répond à l'étrange nom de Osta Love
, propose un rock progressif Floydien en diable,
avec guitare lyrique et voix impassible façon David Gilmour . Les sonorités sont majoritairement
70's, avec synthétiseur vintage et Mellotron sur "The
Guards" (9 minutes), basse bien rebondie à la Eloy
sur "Subway" ou claviers bouillonnants façon
prog à l'italienne sur "Fragile Freedom". Quelques
arrangements symphoniques se font également entendre
à l'occasion, ajoutant un petit supplément d'âme
qui s'accorde bien de l'esprit Pink
Floyd ("Prologue"
et sa reprise "Epilogue", "Alaska"). On
n'en dira pas autant de ces fréquents breaks, souvent au
piano ("Red Sky") ou à l'orgue électrique
("Shine"), parfois légèrement jazzy : le
procédé, trop systématique, casse les ambiances
plus qu'il ne les construit ("Insomnia"). Enregistré dans la capitale berlinoise,
ce " Good Morning Dystopia " se la joue plutôt sage
et rétro dans la catégorie « rock progressif
», en dépit d'une pochette qui évoque furieusement
l'avant-gardiste "Frances the Mute" de The Mars Volta . Avec " The Isle of Dogs " les allemands
de Osta Love nous emmènent sur une île
imaginaire, l'île aux chiens, pour une visite solitaire, nous
promenant dans différents lieux, découvrant ici une
belle crique ("Black Beacon Sound"), là des paysages
verdoyants ("Green Hills of Home"), en passant par
la découverte d'une rivière ("Down to the River"),
une ode à la mer ("The Sea") et une lune brillant
dans la nuit ("Moonshine at Midnight"). La musique
est à l'image de cette promenade, avec deux mots principaux
qui me viennent à l'esprit : équilibre tranquille,
avec ici et là, une guitare très floydienne, accessible
et fluide, un piano en mode jazzy, des guitares acoustiques
très sympa, des sonorités de Hammond, de petites
nappes électronique, un piano contemplatif.... Les titres
passent et s'enchaînent tranquillement, linéairement,
avec fluidité, sans grande surprise ou grosse rupture musicale
avec la voix de Tobias , feutrée, ouatée qui passe
bien dans cet équilibre musical. Difficile de classer
leur musique, ce n'est pas totalement prog, ce n'est pas pop, ce
n'est pas rock, avec toutefois des touches pouvant rappeler
Pink
Floyd et Porcupine Tree
. Un album agréable !
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